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Carnet d’un Voyage Initiatique
En Franc-maçonnerie comme dans d’autres traditions initiatiques, les récits nous racontent que s’il est un jour dont l’initié se souvient, c’est le jour de son pas(-)sage ; le jour de ce moment où son « intime » a rencontré son « extime » ; où le Chemin qu’il allait emprunté s’est ouvert devant lui en prenant (ses) sens. Et si on lui demande son « jour d’avant » il répondra peut-être « le jour où j’ai entendu l’Appel » ou bien « au chant du Coq, à l’aube de ma nuit ».
Si on le trouve à l’intérieur de nos Cabinets de Réflexion(s),il est aussi parfois servi avec du vin durant nos agapes ; moment de partage d’une fraternité incarnée, moment sacré où la Parole se distille autrement.
« Ici tout est Symbole » nous prévient l’adage. Alors partons à la rencontre de l’énigme du Coq au « royaume de l’Antremonde », cet « entre-cœur » des mondes sensible et intelligible.
Il nous amène dans un lieu exigu, sombre, éclairé par la flamme vacillante d’une bougie… les gonds grincent sous le poids de la lourde porte qui se referme. Un courant d’air fait chanceler la lumière de ce monde qui s’ouvre… nos yeux s’habituent à la pénombre… ils scrutent… observent….
Dans les traditions du monde on retrouve diverses interprétations symboliques du coq. Lorsque l’on regarde vers le Levant, la tradition japonaise raconte que le chant du coq fit sortir Amaterasu, déesse du soleil, de la caverne où elle se cachait. Selon certains, les Torii des temples shintoïstes seraient des perchoirs destinés aux coqs sacrés élevés dans les temples.
En Chine, il est possesseur des cinq vertus : les vertus civiles lui sont conférées par le port de la crête et son aspect mandarinal ; avec ses ergots, ce i sont les vertus militaires qui sont exaltées ; en raison de son comportement au combat, il incarne le courage ; comme il partage sa nourriture avec les poules. il exprime la bonté ; enfin, il est digne de la confiance grâce à la sûreté avec laquelle il annonce le lever du jour.
Au Vietnam, une patte de coq bouillie, image du microcosme, sert de support de divination.
Cependant les bouddhistes tibétains voient dans le coq un symbole néfaste de désir, de colère et d’attachement.
Géographiquement plus proche de nous et de nos traditions, les grecs l’associaient aux dieux solaires et aux déesses lunaires. Accompagnés du serpent, ils appartenaient aussi à Asclépios (ou Esculape pour les romains) dieu guérisseur incarnant probablement la vie intérieure et psychique car il envoyait les songes.
Pythagore disait de lui qu’il ne fallait pas immoler le coq mais le nourrir car il est consacré au Soleil et à la Lune.
Dans l’Ancien Testament (Job 36-39), il est l’intelligence venue de Di·eu car « Di·eu a mis dans l’Ibis sacré la sagesse de YH·WH et dans le coq son intelligence, l’un prédira les crues du Nil tandis que l’autre annoncera l’arrivée du jour ».
Dans le nouveau testament, il est un symbole christique annonciateur de Lumière et de Résurrection. En effet, selon l’évangile de Jean (chapitre 13 versets 36-38) Jésus répond à Simon Pierre qui déclare qu’il se dessaisira de sa vie pour le sauver : « Te dessaisir de ta vie? Par trois fois tu m’auras renié avant qu’un coq ne se mette à chanter ». Pierre renie Jésus trois fois, le coq chante. Pour Jésus, ce sera la fin de la clandestinité. Il est traduit devant Pilate. Il sera crucifié, révèlera le Christ en lui et apparaîtra ainsi transmuté à Pierre… ainsi la trahison vient de la nuit… elle aussi…
En terre d’Islam le coq est vénéré. Symbole de prescience, le chant du coq blanc indique la présence de l’Ange. Il est l’ennemi de l’ennemi de Di·eu et il appelle à la prière.
Dans les traditions nordiques, le coq perché au sommet d’Yggdrasil, frêne cosmique à l’origine de la Vie, est un symbole de vigilance guerrière sensé prévenir les dieux de l’arrivée des Géants, leurs éternels ennemis. Le coq apparaît à son faîte protecteur et gardien de la Vie.
En France, si Marianne est préférée comme symbole des divers lieux de notre représentation nationale, le coq gaulois reste l’emblème incontournable de la France aux yeux du monde lors des événements sportifs. L’association de la Gaule et du coq serait née d’un jeu de mot venu du latin « gallus » signifiant à la fois « gaulois » et « coq ». Après avoir été quelque peu oublié par l’histoire, il retrouve son prestige politique en 1830 par l’ordonnance du 30 juillet stipulant qu’il devait orner les boutons des habits de la garde nationale et surmonter les drapeaux. Il siège, depuis la 3ème République, les ailes déployées sur la grille du parc de l’Élysée à Paris.
Le coq est-il pour autant responsable du lever du jour ? A cette question je peux affirmer que personne ne sait vraiment ce qu’il adviendrait de nos journées si tous les coqs du monde se taisaient un beau matin. Ceci étant invérifiable, peut-on pour autant penser que c’est grâce à son cri que la terre tourne ?
Sur la voie du réveil ce n’est pas toujours Chronos qui sonne le premier ! Ce que notre Chemin nous apprend c’est qu’il nous faut un passeur entre les mondes pour nous appeler, de l’un à l’autre, au Travail. Il vient nous chercher sur le parvis pour entrer dans ce lieu qui sera consacré pour un Temps (aiôn) défini par nos rituels. Il nous amène sur les colonnes, face à l’Orient et nous apporte, accompagné du Vénérable Maître, la Lumière Initiale.
Cette « lux-prima » permet d’allumer les trois Étoiles provoquant la mise en mouvement céleste de notre Temple lors de nos tenues. De cette mise en giration de nos étoiles naîtra peut-être un autre Temps (kaïros) du feu de ce creuset. Ce « passeur de mondes » serait-il ainsi le messager de la Salamandre ?
Ainsi, posons-nous cette question : si le Coq, comme le « passeur de mondes », ne portent que la manifestation de ce cri qui déchire la nuit, quel en est l’élan originel ? La « pulsion de vie » est-elle une poussée ou un appel ?
Il existe une différence de nature dans la transmission des couleurs de la Lumière. Les plumes du coq révèlent leurs couleurs en renvoyant la lumière qu’elles n’absorbent pas. Alors que La Lumière transmet les couleurs qu’elle contient. C’est ce que montre le travail de l’alchimiste au cœur de son labor(-)atoire.
Ainsi, n’est-ce pas cela aussi tailler sa Pierre ? N’est-ce pas la rendre unique afin qu’elle trouve sa juste place dans ce Temple que nous érigeons ? Une juste place, unique, dépendante du Tout et dont le Tout dépend… n’est-ce pas cela aussi cet « Un » dont nous parlons (presque) tous ? Cette construction individuelle au cœur d’une œuvre commune ?
Si le Coq, revêtant sa majuscule, brille et chante ainsi c’est qu’il est révélé à lui-même par la Lumière qui l’éclaire, à l’aube dorée du jour nouveau, rougie du nouvel élan de vie (le jour), par delà la mort (la nuit); car c’est la nuit que la Vie se rêve et le jour qu’elle se construit… sinon… nous serions nyctalopes !
« Ainsi tu auras toute la Gloire du monde et toute l’obscurité s’enfuira de toi » nous raconte l’alchimiste
Le Coq devient une Pierre subtile, vibrante et sonnante ; unifiant en les séparant nos deux mondes. Le vitrail de la rosace marque le seuil céleste de nos cathédrales. Il incarne la membrane séparant l’accompli de l’inaccompli, la Lumière de l’amas(-)tiers. Elle matérialise le pas(-)sage en vibration de cette in(-)conscience devenant Un(-)conscience.
Sur le Chemin Initiatique qui mène des parvis du « terne(-)aire » à l’Arche du « trans(-)sept », si la porte de l’humain est faite de matières denses et opaques, la porte de la Lumière est faite de transparences colorées par les reflets du minerai travaillé en son sein.
Cet Œuvre transmute l’unité de la Lumière reçue en arc-en-ciel révélant le Subtil perceptible par l’Épais qui compose son armature.
Ce spectre ondulatoire aux sept couleurs, aux sept notes de musique révélés par sept métaux venus des sept planètes de l’univers alchimique serpente d’un « uni-vers » à l’autre… Ô « serpent de jade »…
La transmission de la Lumière immatérielle devient une des réponses possibles au pourquoi de son incarnation. Le Coq et le « passeur de mondes » sont bien les messagers d’Hermès.
Et tu sauras que les hommes ont les maux qu’ils ont eux-mêmes choisis
Ainsi nous éclaire Pythagore dans ses Vers d’or… peut-être est-ce à chacun de quitter sa nuit en se mettant à l’Œuvre, au chant du Coq. En nous donnant le « là/la », il nous indique que le jour est venu de nous accorder afin d’accomplir ce que la nuit nous a murmuré en songes.
Avec la force de sa fragilité apparente, la Coquille, prête pour son Voyage, nous propose de transmuter le son, qu’il soit de blé ou sonore, en Logos puis le Logos en Lumière.
Vous venez de consulter un extrait de cet article écrit pour le blog de référence de la franc-maçonnerie 450.fm
Je vous donne rendez-vous tous les 4èmes mardi du mois sur www.450.fm pour une nouvelle publication
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