Extrait de la nouvelle photographique éponyme
Ô toi… « souviens-toi d’oublier ! »
Que restera-t-il de cette éternité
Sinon un instant fugace vite oublié ?
Que restera-t-il dans cette immensité
Si ce n’est quelques gouttes d’eau salée ?
Que restera-t-il de ce fantôme vaincu
Hurlant « souviens-toi mon enfant ! J’ai vécu ! » ?
Les chimères du souvenir enrobent ce qui n’est plus
D’une aura changeante à la réalité corrompue.
Au cœur du labyrinthe ce trouve la clef
Du laboratoire à l’athanor sacré.
Au son des cornues des corps nus enlacés
Les yeux s’ouvrent doucement sur la lumière éthérée.
Si tu te souviens qu’oublier est la clef
Il te sera plus facile d’imaginer pardonner.
Les monstres du fort seront transmutés, libérés.
Il ne restera plus que toi, libre Hermès aux pieds ailés.
Stéphane Chauvet
Cette série est composée de 24 diptyques qui confrontent le Rêve au Réel. La première photographie, en noir et blanc, prise au sténopé. Elle évoque la représentation du souvenir. La seconde, en couleur, propose la représentation du réel actuel.
« Souviens-toi d’oublier! » est une citation de Friedrich Nietzsche.
Les œuvres présentées ici ne sont que la première moitié de ce qu’elles représentent, la première étape de leur Voyage, une proposition.
Votre regard est la seconde étape de ce chemin.
Ainsi c’est soi-même que l’Art nous propose de rencontrer par delà tout dogme matériel, intellectuel ou spirituel. C’est son espérance.
L’Art ne propose pas un « savoir » auquel se relier, mais murmure la liberté de la « Connaissance » déjà présente en nous. La libérer est mon espoir.