Unheimlich : récit d’un voyage initiatique dans les limbes du Sublime
La révélation de l’Instant décisif au cœur de l’Inquiétante étrangeté
A travers le Temps et les symboles, la porte d’entrée de ce récit est le reflet du « Je ». C’est en explorant nos réalités éphémères appartenant à nos identités perçues, chimères de notre propre réalité, qu’a lieu la rencontre avec « l’Autre ». C’est par cette rencontre avec notre propre altérité qu’émerge notre identité.
Le Surréalisme pour explorer le Rêve
La photoplastique, le symbolisme, la poésie, la psychanalyse, le rêve, la mort, la chair, le sacré et l’inconscient dans la mouvance surréaliste, m’ont permis de rendre visible dans un même objet les différentes strates qui le composent.
Ainsi ce Tout devient plus signifiant et ouvert à l’autre que la simple somme de ses parties.
Par son exploration de la caverne de l’inconscient, l’installation permet l’immersion du corps, de l’âme et de l’esprit dans l’Antremonde du Rêve. La symbolique globale de l’œuvre s’écrit dans cette odyssée surréaliste initiatique alchimique.
Ainsi Unheimlich propose d’appréhender concrètement la vision ascensionnelle de la chute. Sa rencontre avec le Temps Photographique l’inscrit dans le champ de la relativité du Réel et de l’objectivité du Rêve.
La catharsis par l’objet, ce totem contemporain
Finalement, la proposition de cette installation montre la métabolisation de son propre objet-pensée. Elle permet sa révélation et sa fixation dans notre mythologie individuelle.
Enter son Réel à sa mythologie individuelle est l’alpha et l’oméga de cette odyssée. L’arrachement de ce voyage permet de créer le vide nécessaire à l’ignition de notre propre regard dans le néant du regard insondable de l’abîme.
Sortir de l’exil
Enfin, de retour en Ithaque, ce voyage révèle son alchimie. Il déroule le fil de soie filé dans le rouet de la clepsydre d’un temps dilaté. Il offre une sortie du labyrinthe du Logos.
Ainsi, Unheimlich est un testament philosophique. C’est un sténopé cyclopéen qui permet d’explorer la caverne platonicienne quantique de l’Antremonde.
Composition de l’installation
Série Unheimlich : photoplastique argentique et numérique – 30 x 40 cm – Exemplaire unique – 2015 ©Stefan von Nemau
Ces œuvres surréalistes entrent dans ce que Lazlo Moholy Nadge nommait la photoplastique. Ils sont autant d’indices, de rébus, de questions jaillissant dans une respiration qui va de Soi à l’Autre au travers des strates qui composent chaque œuvre.
Dans une première salle blanche sont présentés 37 photo-collages de dimensions variables dont un extrait est présenté ici.
Les photo-collages ont pour base 37 auto-portraits sur lesquels sont collées des plaques de verre, des photo-cartes de visite et des photographies 19° et 20° chinées dans des coffres à souvenirs et des brocantes. Au milieu de la pièce est présenté un pied de chambre photographique 19° surmonté d’une canette de canut garni de son fil de soie et d’une lanterne de laboratoire 19°. De ce trépied pend un fil à plomb. Enfin, elle se termine par un miroir proposant au spectateur son propre reflet.
Les deux livres d’artiste
La seconde salle, noire, expose quatre projections vidéo, deux albums photo 19° nommés Le château de l’amer et la gloire de mon pair, un pied de chambre photographique 19° et son fils à plomb.
Interview
Interview de Stefan von Nemau par Maroussia Chanut, artiste plasticienne, dans son émission ART-O-MATIC, diffusée sur Radio ST FERREOL (30 min)
Ce projet d’installation a reçu les félicitations du jury de l’École Nationale Supérieure de Photographie d’Arles lors de la soutenance de mon Master 2 en juin 2016
Les œuvres présentées ici ne sont que la première moitié de ce qu’elles représentent, la première étape de leur Voyage, une proposition.
Votre regard est la seconde étape de ce chemin.
Ainsi c’est soi-même que l’Art nous propose de rencontrer par delà tout dogme matériel, intellectuel ou spirituel. C’est son espérance.
L’Art ne propose pas un « savoir » auquel se relier, mais murmure la liberté de la « Connaissance » déjà présente en nous. La libérer est mon espoir.