Ainsi voyagent les hasards objectifs

Ainsi voyagent les hasards objectifs
Ainsi voyagent les hasards objectifs – Collages – Livret A4/A5 – Couverture – 2021 – ©Stefan von Nemau

Dans un autre espace-temps, dans une réalité banale, en plein cœur d’une ville aux tourments habités, le hasard m’a guidé sous l’arche-portail aux livres sculptés.

C’est en entrant que Lumière m’a souri. Un de ces sourires précieux, celui des lèvres, des yeux et du regard embrasant le profond et touchant le lointain… Elle avait voyagé du recoin stellaire B612 je l’ai reconnue.

J’étais en son monde le bienvenu. Et aussitôt le mien évaporé j’ai voyagé laissant Sisyphe heureux au cœur de sa caverne aux illusions oubliés.

Ainsi voyagent les hasards objectifs
Ainsi voyagent les hasards objectifs – Collages – Livret A4/A5 – Pages 2 et 3 – 2021 – ©Stefan von Nemau

A l’amble j’ai erré dans le labyrinthe des mots-pansés car pour affranchir le désert la chenille est l’âme du Voyage par excellence. C’est même l’élixir de nos transhumances que ces six pattes distillent à chaque empreinte.

Ainsi voyagent les hasards objectifs
Ainsi voyagent les hasards objectifs – Collages – Livret A4/A5 – Page 4 et 5 – 2021 – ©Stefan von Nemau

J’ai rencontré dans ce Voyage étrange, le mage Yssien aux trois voix affûtées. Il m’entretint secrètement du poissons soluble que pêchent les poètes.

Seul le duel au cyclopéen regard peut vivre l’éclosion des amants alchimiques au cœur du bouillonnant creuset èvadamique. Et dans une dernière confit-dance, car il aimait bien le foi-gras, il laissa à mon oreille cette énigme sans voie « qui du pêcheur ou du poisson tient l’autre? »

Ainsi voyagent les hasards objectifs
Ainsi voyagent les hasards objectifs – Collages – Livret A4/A5 – Page 6 et 7 a – 2021 – ©Stefan von Nemau
Ainsi voyagent les hasards objectifs
Ainsi voyagent les hasards objectifs – Collages – Livret A4/A5 – Page 6 et 7 b – 2021 – ©Stefan von Nemau

Il reste dit-simulé ci et là de subtiles formules, ces non-dits se créent en abolissant le hasard. Mais le serpent m’a mordu, j’ai repris mon chemin et oublié.

Aujourd’hui Lumière est repartie toucher d’autres étoiles, il ne reste que son étincelle au creux de mon regard et ce livret que j’ai rendu à l’objectivité du hasards.

Ainsi voyagent les hasards objectifs
Ainsi voyagent les hasards objectifs – Collages – Livret A4/A5 – 4ème de couverture – 2021 – ©Stefan von Nemau

Tempérance flamboyante

L'assure anse
L’assure anse – Photopovera – « Les hasards objectifs » – 2024- ©Stefan von Nemau

Déraison sans oraison… vil or… Passion en [pavois]… chariot de feu aux joues rougissantes… [lit sans cieux] où souffle l’ardent tonitruant… ô bourreau aux [six lances].

[Malin] sait-il où perdre contrôle afflige si ce n’est sur les rives de l’improbable été? Nus sur la berge où salamandres assassines fument nos orgueils d’albatros putréfiés, callosités, étreintes perverses, enfin le [mors] nés.

Plus rien que pure envie, [en vit] triomphant glaise, l’alibi [Do] exprime son [Là], lasse et languissante aphonie, plus rien ne vit dans ce désert atone que mâles craie blanche sur l’ardoise vitriolés d’un [toit] en jachère, le [ciré] du [Breton] suspendu en [patère] dégoulinant sa tristesse.

Muse idéale, solitude de zombie en pied de stale où jus ment. Est-ce Amour qu’exiger autant que les sphères insupportent? Dans le jour sans faim, devant l’omble chevalier, héraut muet transit d’effroi, passe lance, plateau et coupe sans [mot dire]… Du [profond dys] le mat d’hier sombre… immaculé… Précieuse arcane sans nom, rase, coupe afin [qu’en vit] repousse de l’envers du [pend dû], ce Fou au séant décharné semant à la taire ses précieux trente [deux niés].

C’est du Voyage qu’il s’agît en fait. Quitter le sol en proie aux luttes chthoniennes, quitter l’asphalte bitumeux élixir d’Aur noire, vil onguent qu’une vieillesse immature ingurgite et agonise. Pitoyable ris de l’avoir calciné de son sublime été… Ne rien questionner c’est risquer de Tout perdre, sur ton front dégouline [cire] de Gloire perdue, rien ne brûle autant que l’Amour [con tenu], rien ne brûle autant que la Vie [corps rompus].

Vagabond hissant voile sur regard providence, assure rance contre un Néant aux putrides fragrances, éructer l’ondulatoire de l’antre arc en ciel… fermer les yeux, oublier, vivre… pour… toucher encore tes mains nues…

Rien ne brûle… tout effroi… rien n’échoue… Tout échoit….

©Stéphane Chauvet

La temperance flamboyante – Collage – 2024 -©Stefan von Nemau

L’espoir Polaris

Beau comme la rencontre fortuite d'une machine à coudre et d'un parapluie sur une table de dissection - Man Ray - 1932/33 - in SURREALISME - Centre Beaubourg ©Stefan von Nemau
Beau comme la rencontre fortuite d’une machine à coudre et d’un parapluie sur une table de dissection – Man Ray – 1932/33 – in SURREALISME – Centre Beaubourg ©Stefan von Nemau

Dans son bureau du Northern Star1, à la proue de sa machine à encrer, il sent les murs s’assombrir peu à peu. Il écoute la vie au rythme des battements des barres à caractères battant le papier. Le bruit révélant le rythme des mots le plonge dans une demi attention. Peu à peu les lettres s’encrent de noir-lumière… peu à peu les ombres deviennent l’Ombre… peu à peu les vibrations du dehors se distendent, de plus en lus graves et distantes, tel le battement d’un cœur vieillissant… s’apaisant dans les lambeaux de cire molle qui s’étalent, obscènes, sur cette table de dissection rachetée à prix d’âme à l’homme solaire2 au rayon alchimique ayant réconcilié le jour et la nuit en un même portrait de famille solarisée.

C’est ainsi qu’il perçoit les mots… c’est ainsi aussi que le Voyageur descend de son étoile noire et apparaît. Son corps diaphane se détache de l’ombre au spectre résiduel… aujourd’hui c’est de la bibliothèque qu’il apparaît. Visiblement il existe aussi des portes dans l’épaisseur du papier, entre les pairs et un-perd, voile de soi déréalisé où l’un se cache et se délite tandis que l’autre se tisse et dévoile… équilibre… ô capitaine au frêle esquif titubant, vers quel ailleurs tes étoiles te mènent-elles?

Collection permanente du musée des Confluences à Lyon ©Stefan von Nemau
Collection permanente du musée des Confluences à Lyon ©Stefan von Nemau

L’immanence nue de l’Inconnu se révèle peu à peu plus dense… l’ombre devient comme matière noire… puis mélasse organique comme celle qu’il a pu rencontrer parfois dans les charniers de restes informes en décomposition. L’organique s’assemble, se rassemble, se réunit jusqu’à ce que son corps se forme…

C’est étrange… pourquoi parler de corps alors que cette forme étrange n’a pour l’instant rien d’humain… un corpus de gluons tout au plus… mais ses yeux se brouillent, il ne perçoit plus que la buée de la bouilloire en train de siffler… les gouttes d’eau referment la fenêtre…  

Ça y est!

Imperceptiblement il a franchi le seuil de l’Antremonde. Son esquif-bureau est devenu corbeau… il devient un gluon du Voyageur. C’est ainsi, pour voyager dans toute tessiture qui se dévoile il faut un nautonier avec son passager du vent, avec la barque, les trois forment un tout.

Collection permanente du musée des Confluences à Lyon ©Stefan von Nemau
Collection permanente du musée des Confluences à Lyon ©Stefan von Nemau

Assis sur une branche de son vaisseau-étoile au noir le plus absolu il lui laisse le temps d’accueillir ses murmures, de dessiner ses moutons3. Pour accéder à l’Antremonde de la Surréalité il faut traverser le pédiluve de la Raison résonnante et tonitruante et s’en décontaminer. Ici il n’y a pas de combat intellectuel entre immanence et transcendance puisqu’ici les deux ne sont qu’une et une seule Lumière révélée par celui qui la reçoit. Ici nulle digression autour du coq, de la poule et de l’œuf puisqu’ils ne font qu’un. Ici tout change de nom en fonction du Temps depuis lequel ont le perçoit grâce à nos sens.

Le Nautonier et son voyageur sont assis sur le bord de la machine à ancrer qu’un autre reflet de lui-même actionne pour graver les caractères sur le papier avec cette fine couche d’encre arrachée au ruban de la vie4. L’encre et l’ancre se mêlent, les mots perdent leurs sens communs… Par quelle opération alchimique, ou même magique, se chargent-ils de sens nouveaux? Sont-il symboles, Art ou simple expression d’un indicible que chacun s’emploie à tenter de comprendre? Ces mots sont-il de simples feuilles d’arbres révélant juste la tessiture du vent qui les agite? Et si ils ne sont que simples feuilles d’arbre, que va t’il advenir lorsque l’hiver venu, et les feuilles tombées, la subtilité du vent ne pourra plus être révélée?

"L'ancrage" du Noir - Série "Les hasards objectifs" - Photographie - 2024 ©Stefan von Nemau
« L’ancrage » du Noir – Série « Les hasards objectifs » – Photographie – 2024 ©Stefan von Nemau

La “Surréalité” est-elle miscible dans l’Antremonde de l’Art Royal? Est-il ici seulement question d’âme? La chair quitte les eaux comme la cire lâche la flamme… la gangue de l’ombre parapluie s’éprend de “l’art-éole” d’un saint au cœur machine à coudre… humanoïde patchwork aux lambeaux rapiécés par la déraison scientiste d’un docteur qui voulut être Dieu5… Lucifer déchu poursuivit par son étoile à l’aurore de son destin… Pour être recyclé tout doit être désuni aussi les Parques rembobinent leur fil et les marionnettes se défont… la vie se détisse libérant l’oubli lorsque la soie s’effiloche. Lorsque la navette du destin se libère de sa chaîne il ne reste que la trame de l’histoire.

(*photo masques)

La machine est l’écrin funeste de l’ivresse des mots tant reprochée. Mais que reste-t-il sinon la tentative de transcription d’un souffle poétique du Golem que la raison résonnante ne cesse de vouloir désagréger? Il ne comprend pas, il ne comprend plus… d’ailleurs il ne veut plus tenter de saisir l’insaisissable ou même essayer de comprendre ce qui ne peut qu’être vécu et dont il ne reste que le souvenir des vagues mourant sur la plage, au réveil d’un minuit passé… nuit de masques au cœur des terres marines aux couleurs exsangues… transcription n’est pas transmission c’est ainsi.

Image tirée du court métrage surréaliste de Luis Buñuel "Le chien andalou" - 1929
Image tirée du court métrage surréaliste de Luis Buñuel « Le chien andalou » – 1929

Est-ce que la Raison permet de mieux se souvenir? Est-ce que c’est le vertige du vide qui pousse à la mémorisation compulsive des dates et des faits? Est-ce que le “né-en” naît de la fécondation du Néant? Est-ce que la quête de la raison originelle permet d’expliquer ce voyage aux confins d’un centre espéré universel? Est-ce que la Raison explique les “hasards objectifs” qui sont la rencontre des verticalités contraire du Sublime et du Beau hors du chant intellectuel d’un esthétisme mièvre vociférant pour masquer son dénuement le plus absolu… c’est le sens qui aiguise le regard en tranchant l’œil6.  

Si l’initié travaille de Midi à Minuit, l’Artiste luit de Minuit à Midi, toujours en “mal d’aurore” car c’est là  que se récolte, parmi les gouttes de l’eau salée de printemps, “les toiles du Mat tain”, au Nadir de la Raison, apogée de cette intuition que tant nomme déraison. Mais qui est l’alchimiste de cette voie royale? Qui œuvre? Qui parle? Qui écoute?

Assis dans l’herbe douce d’un printemps espéré fertile, l’Artiste regarde vers le “si-elle” et tant pis si il cache ses idées et ses émaux à l’inter-rieur des mots. L’Artiste de la Voie de l’Eau, tout comme l’Initié ignitié de la Voie du Feu ne peuvent être compris… leurs cris ne sont que murmures à peine perceptibles parmi les feuilles tombantes d’un arbre d’automne.

La tentation d'Eve par le serpent - William Blake - 1799/1800 - œuvre inspirée par le poème de John Milton "Le paradis perdu" - 1667
La tentation d’Eve par le serpent – William Blake – 1799/1800 – œuvre inspirée par le poème de John Milton « Le paradis perdu » – 1667

Assis dans l’herbe douce d’un printemps espéré victorieux l’Artiste et l’Ignitié attendent en princes du Doute la morsure adossés contre les anneaux du “serre-pans”. Nahash7 observe, écoute, il ne sait encore à qui il dispensera son venin, mortel à l’incomplet.

“De quel arbre as-tu goûté toi déjà,” persifle-t-il à celui qui l’attend.

“Pour toi ce sera plus tard!” suggère-t-il à celui qui chemine.

Collection permanente du musée des Confluences à Lyon ©Stefan von Nemau
Collection permanente du musée des Confluences à Lyon ©Stefan von Nemau

Au philosophe la ciguë8, à l’énigmatique savant la pomme cyanurée9, au poète l’absinthe, au funambule la marche nuptiale fatale au vertige de lui-même. Entre Nadir et Zénith tous ont en commun ce profond désir d’ascension des empereurs sur ce fil de Lumière reliant l’Étoile du Matin10, fée verte du Nadir à celle de la nuit au Zénith de l’axe cosmique. Tous ont en commun cette muse qui les fera trébucher et retomber, d’apogée en hypogée… Tous ont en commun leur solitude de l’esprit et l’appel du vide rédempteur.

Etude crayon sur papier de l'arcane 13 dans son premier cycle selon Stefan von Nemau - Objet Visuel Non Identifié à venir - 2024
Etude crayon sur papier de l’arcane 13 dans son premier cycle selon Stefan von Nemau – Objet Visuel Non Identifié à venir – 2024

Au cœur du cabinet de réflexion, au cœur de l’ombre grandissante, l’impétrant lègue sa part de lumière à la nuit dans un testament que l’on prétend philosophique… comme pour rassurer l’enfant en regardant si les fantômes sont sous son lit… comme si cela ne comptait pas “pour de vrai”… comme si après on pouvait revenir en arrière…

C’est cet holocauste de “ce que l’on croît être le meilleur de soi” qui permet de payer le nautonier en transmutant ‘l’amor-sur” de Nahash en “pas-sage” de “l’Eau-de-là”.

Le chant d'amour - Giorgio de Chirico - 1914 - Centre Beaubourg ©Stefan von Nemau
Le chant d’amour – Giorgio de Chirico – 1914 – Centre Beaubourg ©Stefan von Nemau

“L’amer t’hume” est le prix de “l’aqua-vit”… le prix de la fécondation du nouveau-né en essence porteur de l’étoile à la lueur d’absinthe. C’est la tête et les gants accrochés au mûr que la sphère de l’Inframonde subréel se découvre et délivre sa Lumière glauque11 à l’immanence transcendante… L’étoile du Nadir se dévoile, cœur vert palpitant… perle de nacre au secret sacré… serment sur le silence de la plus profonde pudeur aux heures pleines de la naissance du jour… appel du Coq errant répondant à l’appel de l’indicible.

La muse Polaris ou Alpha Ursæ Minoris - Série "les hasards objectifs" 2024 ©Stefan von Nemau
La muse Polaris ou Alpha Ursæ Minoris – Série « les hasards objectifs » 2024 ©Stefan von Nemau

Il est un royaume d’où il revient ce passager du vent qu’écoute religieusement le machiniste du Northern Star. Ce royaume d’où il revient est dans le tain d’un miroir qu’Alice12 et Narcisse13 ont traversé. Le passager voulait s’y établir mais… sauf à être une porte soi-même, on ne peut pas vivre dans l’huis14… Cependant ce passager “mots dits” raconta comment le voile propitiatoire de l’hymen de la reine du pôle fût déchiré par “l’Enfant du Matin” lorsqu’il prononça le “non-dit substitué”… il est des “idées-hautes” qui ne peuvent être fécondées si leur Lumière veut rester fertile… il est des courants de Création, des maelströms de Génération qui ne peuvent être emprisonnés dans les photophores pitoyables de la Raison raisonnante et parfois “trébuchiante”.

Ainsi seule l’Œuvre, lorsqu’elle se révèle, est le héraut de la Rencontre. L’Œuvre est la trace éphémère qui subsiste après sa Révélation, ce sont les volutes de l’onde dessinée dans le battement des ailes de la destinée, ce furieux hasard rencontrant son objectivité en embrasant la Raison résonnante d’un revers de Lumière comme on enflamme un testament philosophique pour payer son obole à Charon.

Papillons surréalistes in SURREALISME - Centre Beaubourg ©Stefan von Nemau
Papillons surréalistes in SURREALISME – Centre Beaubourg ©Stefan von Nemau

En cela, la Voie Initiatique de l’Art Royal n’est pas une sur-réalité. Elle est une sub-réalité dont il convient d’aller chercher la tension afin de révéler la sublime Lumière marquant la Porte reliant le Nadir au Zénith. Sans émotion l’art est coquille vide… sans eau le feu est un impensé… sans feu il ne peut y avoir d’ignition… sans ignition jamais l’initié ne brûlera révélant sa majuscule. Délier l’écheveau de l’échafaud c’est enlever le mors de l’âme.

A la première verte lueur de l’aube, le passager du Northern Star disparut dans le dernier battement mécanique. Dans le “feu” de la nuit il avait levé l’ancre sans que personne ne puisse savoir qui était le nautonier et qui était le passager. Peut-être que dans les vapeurs d’encre ils n’étaient qu’un.

Stefan von Nemau pour Les Yeux du Cyclope

  1.  Lire “l’homme qui voulu être roi” de Rudyard Kipling ↩︎
  2. Découvrir l’œuvre de Man Ray ↩︎
  3. Lire ou relire le Petit Prince d’Antoine de St Exupéry ↩︎
  4.  Lire l’Eternaute d’Alberto Breccia ↩︎
  5. Lire Frankenstein ou le Prométhée moderne de Mary Shelley ↩︎
  6. Voir le court métrage surréaliste “Un chien Andalou” de Luis Buñuel – 1929 – 21 minutes ↩︎
  7. Lire Apocalypse 22-16 et Livre d’Isaïe 14-12 à 14 ↩︎
  8. Socrate ↩︎
  9. Alan Turing ↩︎
  10. Lire Apocalypse 22-16 et Livre d’Isaïe 14-12 à 14 ↩︎
  11. Glauque : sens 1 : De couleur verte tirant sur le bleu – sens 2 : sordide, sinistre, lugubre ↩︎
  12.  Lire “De l’autre côté du miroir” “Through the looking-glass, and what Alice found there” de Lewis Caroll – 1872 – Suite “D’Alice au pays des merveilles” 1865 ↩︎
  13.  Voir aussi Le Testament de Narcisse par Stefan von Nemau ↩︎
  14. Voir le film Interstellar de Christopher Nolan – 2014 ↩︎

Catalogue de l'exposition Le Surréalisme du Centre Pompidou. Exposition célébrant le centenaire du 1er manifeste du Surréalisme
Catalogue de l’exposition Le Surréalisme du Centre Pompidou. Exposition célébrant le centenaire du 1er manifeste du Surréalisme – Suivre le lien de l’image

La [transe-en-danse] du Miroir initiatique

De Narcisse en Alice, grâce au symbole du Miroir, certains Rites et Rituels nous proposent une quête de nos profondeurs afin d’opérer en nous la promesse de l’aube proposée par la Voie de l’Art Royal. C’est en plongeant à travers sa symbolique proposée par la démarche initiatique que nous pourrons, de spirale en spirale, tenter de résoudre l’éternelle question la plus intime qui soit : qui suis-je ?

De Narcisse en Alice, grâce au symbole du Miroir, certains Rites et Rituels nous proposent une quête de nos profondeurs afin d’opérer en nous la promesse de l’aube proposée par la Voie de l’Art Royal. C’est en plongeant à travers sa symbolique proposée par la marche initiatique que nous pourrons, de spirale en spirale, tenter de résoudre l’éternelle question la plus intime qui soit : qui suis-je?

Nous nous trouvons tous, un jour ou l’autre, confrontée à notre image. La façon dont nous agissons ou réagissons face à cette image fait aussi de nous ce que nous sommes. Si, en société, notre image nous est renvoyée tronquée par notre ego et le regard de l’Autre, au cœur de notre solitude matinale c’est à une fine et fragile couche de sable chauffée, doublée d’une couche réfléchissante d’aluminium ou d’argent et d’un tain fait de plomb ou de cuivre que nous confions la responsabilité de notre image lors de nos ablutions hygiéniques journalières. Ce n’est qu’après cette première étape de l’intime que nous confions à l’Autre notre image illusoirement maîtrisée. Certains l’expose au monde par l’intercession réflexive de leur téléphone portable afin de se réaliser dans la réalité au silicium anthropocène de nos réalités augmentées. Ce reflet de Narcisse devient alors accessible à tous dans l’espérance d’une universalité que l’on voudrait pourtant unique…. Cathédrales de sable érigées sur le sable comptant les heures bleus avec la fragilité annoncée d’un verre à peine refroidit… mais… sans moi… sans l’autre… qui suis-je? En soi, avec l’autre, serions-nous “nous” tout en étant “je”?

La complainte du Miroir – 1/5 – ©Stefan von Nemau

Le Miroir de Narcisse : Connais-toi toi-même

Je n’ai pas de réponse définitive à ces si vastes sujets toujours en mouvement. L’image que j’ai de moi me renvoi plus au Mercure qu’au Soufre ou au Sel. De ce fait, je ne peux que partager ici les intuitions que j’ai reçu, par l’Initiation que j’ai vécue, au Rite Écossais Ancien et Accepté de la Grande Loge De France et la Connaissance que j’ai tiré de mon Chemin de vie et artistique.

En Franc-maçonnerie, le Miroir m’a présenté une première porte possible dès le Cabinet de Réflexion(s), la seconde m’est apparue dans la Chaîne d’Union. Si j’ai franchi allègrement la surface la seconde Porte-Miroir en jouant les Alice j’avais oublié la première! Les épreuves m’ont vite fait comprendre que dans un premiers temps, il serait initiatiquement plus question de Narcisse que d’Alice ! Il s’est opéré lors de l’ouverture de ce premier rideau initiatique une diffraction optique de l’image que j’avais de moi-même. Elle a retrouvé son unité lors de mon troisième acte. « À nos actes manqués ! » nous disent les ménestrels et les alchimistes de l’âme. Freud parlait lui d’Unheimlich.

Dans ma quête artistique, j’ai pu conter mes explorations dans un travail, présenté sur table au jury de l’École Nationale Supérieure de la Photographie d’Arles. Ce projet d’installation artistique, initiatique et surréaliste avait pour nom Unheimlich. Il m’a permis de valider le Master 2 de cette école consacrée à la photographie plasticienne. A l’origine, ce travail était une Planche s’appuyant sur l’image et la langue des oiseaux et présentée en vidéo-projection en Loge sous le nom “Le testament de Narcisse”.  

Dans cette quête des profondeurs nous invitant à explorer notre Nadir il convient de rencontrer des nautoniers avisés. Dans son œuvre, Carl Gustav Jung prévient, des risques encourus, l’explorateur imprudent qui se laisserait griser par la narcose, tout en attestant de la qualité du minerai rencontré lors de ses plongées. C’est aux Sœurs et Frères entourant l’Apprenti de veiller, autant que faire ce peu à ce que par l’ivresse des profondeurs il ne devienne pas lui-même la part des anges de son exploration. Cependant le juste équilibre individuel est à trouver car de ce minerai récolté dépend le Grand Œuvre de ce énième apprenti “Capitaine Nemo” parfois imprudent. Si en latin “Nemo” signifie “personne” on lui trouve d’autres sens dans d’autres langues : livre, rectangle, homme, distribuer, partager…

“Celui qui combat des monstres doit prendre garde à ne pas devenir monstre lui-même. Et si tu regardes longtemps un abîme, l’abîme regarde aussi en toi.”

 Aphorisme 146 – Par delà le bien et le mal – Friedrich Nietzsche

La complainte du Miroir – 2/5 – ©Stefan von Nemau

Le Miroir au Rite Écossais Ancien et Accepté

Au Rite Écossais Ancien et Accepté de la Grande Loge De France le Miroir fait sa première apparition dans le Cabinet de Réflexion. C’est dans ce premier reflet rencontré, dans l’intime pénombre de la lueur d’une bougie que se déroule l’épreuve de la Terre. Cette plongée dans son reflet invite le Profane à se percevoir Narcisse au bord de l’étang, plongé dans les reflets multiples de ses réflexions philosophico-testamentaires. Il pense coucher là sur le papier, ce qui compte le plus pour lui, ce qu’il a de meilleur… et c’est ce meilleur de lui-même qu’il pensait léguer à la postérité qui sera brûlé et plongé dans l’eau de l’oubli. Il ne le sait pas encore mais tout ce qu’il n’a pas écrit, ce qu’il a gardé en lui donc, deviendra ce Plomb qu’il devra transmuter.

Si le « Tout » est le Miroir et l’image s’y reflétant, ce “Tout” est aussi tout ce qui entoure l’objet de verre, d’argent et de plomb. C’est la première phase de la mise en abîme initiatique, lorsque le “un” trouve une place dans l’équation métaphysique prescrivant au cœur de l’Ouroboros : “Un, le Tout” .

Le nautonnier
Le nautonier – Photocollage, photographie veranculaire 19° et prise de vue numérique – Série Unheimlich – 30 x 30 cm – Exemplaire unique – 2015 ©Stefan von Nemau

Il en est aussi ainsi du Miroir tendu au Néophyte par son Présentateur dans la Chaîne d’Union. Après lui avoir expliqué que l’ennemi le plus à craindre se trouve le plus souvent derrière soi, il lui est demandé de se retourner. Il se retrouve alors face à sa propre image dans le Miroir tendu devant lui par le Frère présentateur qui est le plus souvent celui qui a pris l’engagement rituel d’être son Parrain, son tout premier nautonier. C’est la seconde apparition du Miroir au R.E.A.A. Là aussi c’est l’Univers Symbolique tout entier qui est à embrasser et embraser. Ce Miroir n’est qu’une « Fenêtre sur cour » où l’initié encore prisonnier de sa Loge ne peut confronter sa vision qu’aux ombres passant devant les Fenêtres grillagées de sa caverne. C’est le second Miroir, celui permettant la mise en abîme de la démarche Initiatique.

C’est par son assiduité, son engagement au Travail, sa Fraternité sans-cesse en révélation et, au besoin, au secours de ses Frères que l’initié franchira les “étapes-reflets” uniques de son Voyage dans sa nuit, guidé par la lumière flamboyante de sa bonne étoile. Mais, à chaque étape il retournera au Miroir et dans le Secret Sacré de son Intime peut-être percevra-t-il de plus en plus le vaste Univers dont il n’est qu’une infime partie tout en en étant le Tout. Se connaître soi-même commence par visiter son royaume intérieur. C’est l’inventaire dans les “prés verts” du poète, du philosophe et de l’alchimiste.

Le ternaire Miroir-image-celui qui le tient

Je me suis toujours naïvement demandé comment, dans le Tarot de Marseille, l’ermite pouvait aller de l’avant tout en regardant en arrière. Peut-être se sert-il d’un miroir comme un rétroviseur permet de faire une marche arrière en voiture. Dans le cas de l’ermite, ce rétroviseur lui permettrait-il de percevoir un futur possible dans la trajectoire inversée de son chemin dépassé ?

Etude au crayon autour de l’ermite pour un prochain O.G.N.I (objet graphique non identifié)

De plus, l’occidental que je suis lis et écrit de gauche à droite. Si par convention on peut dire que le Passé est symboliquement à gauche et l’Avenir symboliquement à droite, Le miroir, par l’inversion de cette latéralité, peut-il permettre de percevoir l’avenir par la supposée simple exploration du Passé? L’exploration de l’Avenir et du Passé varient-ils selon le sens de lecture et d’écriture? Sont-ils justes de simples déductions? Quid alors de la symbolique de la courbe du Temps dans les textes de la Tradition écrits en araméen, hébreux, arabe et autres langues du moyen-orient et traduits en grec, latin, français et autres langues occidentales? Et je n’ouvre pas ici le débat sur la symbolique de la verticalité/latéralité des textes d’extrême-orient!

Nous sommes notre plus grand inconnu

Le mot important ici est “inversé”. Le miroir nous propose une image de nous telle qu’elle est perçue par l’autre. Il nous propose une image où sa droite est à ma gauche et ma gauche à sa droite. De même, lorsque nous prenons un “selfie” de nous-même ou que nous sommes filmés pour un “Zoom” via la caméra frontale de nos téléphones ou tablettes, nous regardons une image miroir, donc inversée, de nous-même. Seul le photographe peut prendre une image justement coordonnée de nous… sauf que lorsque nous la regarderons sur le papier ou l’écran, notre gauche sera à droite et notre droite à gauche. Nous nous percevons donc toujours tel que l’autre nous perçoit lorsque nous sommes face à cet huis de vert argenté.

Petit exercice : amusez-vous à annuler l’effet “miroir” de votre caméra et rencontrez l’étrange étranger qui s’y trouve. Vous reconnaîtrez-vous comme tel?

Heureusement, la nature est bien faite et vient compenser cela. Observez-vous attentivement dans un miroir… vous ne verrez de vous qu’un seul côté. Il est impossible d’observer en même temps et nettement nos deux yeux. Nous pouvons jouer avec l’arrête du nez tout au plus mais même dans ce cas le reste de notre visage est flou. Rappelez-vous l’épisode du borgne avec Louis De Funès dans La Folie des Grandeurs !

Une réponse possible à l’énigme de l’ermite et celle de l’inversion de la latéralité-polarités-temporalité (droite-gauche) de l’image, nous est donné par le Rituel du R.E.A.A : “… C’est les lumières du passé que l’on se dirige dans l’obscurité de l’avenir!”.  Ainsi si l’image perçue n’est pas la Réalité, elle peut cependant être une lumière éclairant le Chemin qui y mène.

La complainte du Miroir – 3/5 – ©Stefan von Nemau

Pourquoi observer et questionner en conscience tout cela?

Parce que même si “l’ennemi” vient parfois de derrière soi, le vaste monde n’est pas le Miroir. Le Miroir n’est que la fenêtre d’une image tranchante, friable et fragile comme le cristal dans lequel se reflète notre ego. Comme nous, le Miroir est partie du Tout mais il n’est pas le Tout, et comme nous dépendons aussi de celui qui tient le Miroir il convient de prendre soin de l’autre comme nous prenons soin de nous car nous ne formons qu’un à ce moment sans oublier que nous ne sommes pas que notre image ou notre reflet.

Faisant partie d’une Loge de St Jean, je vais citer son Évangile [appréhendé comme texte de la tradition], lorsque Jésus dit lors de son dernier repas: 

« Je vous donne un commandement nouveau: c’est de vous aimer les uns les autres. Comme je vous ai aimés, vous aussi aimez-vous les uns les autres. À ceci, tous reconnaîtront que vous êtes mes disciples: si vous avez de l’amour les uns pour les autres » 

Evangile de Jean chapitre 13, versets 34 à 35

Je citerai aussi Victor Hugo :

… persistons, nous qui voulions qu’on promette et non qu’on menace, nous qui voulons qu’on guérisse et non qu’on mutile, nous qui voulons qu’on vive et non qu’on meure.

Ces grandes lois d’en haut sont avec nous. Il y a un profond parallélisme entre la lumière qui nous vient du soleil et de la clémence qui nous vient de Dieu.

Il y aura une heure de pleine fraternité, comme il y a a une heure de plein midi. Ne perds pas courage, ô pitié! Quant à moi, je ne me lasserai pas, et ce que j’ai écrit dans tous mes livres, ce que j’ai attesté par tous mes actes, ce que j’ai dit à tous mes auditoires, à la tribune des pairs comme le cimetière des proscrits, à l’assemblée nationale de France comme à la fenêtre lapidée de la place des Barricades de Bruxelles, je l’attesterai, je l’écrirai, et je le dirai sans cesse : il faut s’aimer, s’aimer, s’aimer !

Victor Hugo , juin 1875

Le Miroir d’Alice : la Loge et l’univers initiatique où se tisse le fil de Soi[e] par la quête de l’Autre

Ent[r]er dans le miroir – ©Stefan von Nemau – Aquarelles & album photo 19° – O.V.N.I – 2013

Donc toute image est contenue dans un volume, lui-même rattachée à son cadre de référence. Ainsi, le Miroir initiatique, lorsqu’il est présent matériellement dans un Rite et dans un Rituel, ne peut pas être détaché de celui-ci. Pour autant, son absence matérielle ne signifie pas pour autant son absence spirituelle. Ne pourraient-on pas convenir que le Tout formé par la Loge, dans sa globalité humaine, spirituelle et matérielle est un Miroir qu’il nous faut traverser?

Dans “La traversée du miroir”, suite “d’Alice au pays des Merveilles”, écrit en 1871 par Lewis Carrol, c’est en traversant le miroir que le pion symbolisé par Alice devient Reine à l’issue des épreuves traversées, comme l’Apprenti devient Compagnon puis Maître et au delà si la Voie Initiatique, son Travail et l’envie lui rendent cela possible. Peut-être est-ce cela la seconde partie, plus récente, de la citation : “…et tu connaîtras l’univers et les dieux!”. Le Miroir est un univers asymétrique clos, une enceinte à l’intérieur de laquelle s’écoule l’amniotique voie qui mène de soi à la Soie.

A nos symétries asynchrones ! - Photomontage numérique ©Stefan von Nemau - Photographie originale ©Bruno Vigneron
A nos symétries asynchrones ! – Photomontage numérique ©Stefan von Nemau – Photographie originale ©Bruno Vigneron – 2024

Même si nous sommes inlassablement tentés par la symétrie, humainement elle n’est pas l’équilibre et l’image qu’elle renvoie donne naissance à des monstres. Ainsi, peut-être que l’image que nous nous faisons de la Loge est conforme à celle que nous nous faisons de nous-même, de notre Chemin, de nos représentations intérieures… peut-être que la Loge est un autre Miroir contenant une image particulière à chacun, commune à tous dont nous ne percevons qu’un côté.

Le Miroir du pair : « reconnu comme tel »

Enfin, si je suis la logique du Miroir, si “mes pairs me reconnaissent comme tel” c’est que “Je” devrais me reconnaître comme « Tel », dans mes majuscules et mes minuscules. Je ne parle pas ici d’une certitude « egotique » de soi conférée par une initiation « rituellique » sans âme où “je” serait un “jeu” mais bien d’un processus lent et mystérieux où le “Je” est [l’enjeu – lent jeu – l’ange – lange] lorsque l’obscur lumineux se fragmente et devient numineux, ou lorsque les antagonismes se transcendent en oxymore.

La complainte du Miroir – 4/5 – ©Stefan von Nemau

Tel serait “l’en-je” de la traversée?

L’Initiation, dans ses injonctions Nietzschéenne nous dit “Va et deviens!”. Elle finit même par nous chasser du Temple pour nous forcer à emprunter notre seul Chemin, celui de notre confrontation au monde et sa réalité brute; non celui de notre conformation à celui-ci et ses normes de papiers, par delà nos illusions calcinées et nos incohérences mortifères. Le Chemin de l’expérience réalisée est le Chemin de la véritable reconnaissance spirituelle de soi, d’un état d’être au monde, lorsque l’initié rencontre son Feu spirituel intérieur et s’embrase en “Ignitié”.

Quel que soit notre genre humain, cette ignition est un état que nous atteignons parfois lorsque nous oublions le Miroir, l’image, les sens et leurs représentations ; lorsque nous cessons de vouloir à tout prix féconder le monde de notre empreinte revêtue du sceau d’une illusoire supériorité misogyne ou misandre. C’est en réalisant pleinement notre  “Soufre solaire” et notre “Mercure Lunaire” que leur union dans la danse du “Sel vivant” traversera le verre, l’argent et le plomb du Miroir dans l’espoir assumé de l’Unité retrouvée.

Parmi les questions restées sans réponse celles-ci me tracassent : comment sortir de l’illusion du Miroir? En brisant sa “mal-diction”, en le transcendant ou bien encore en le laissant baigner dans une lumière d’indifférence?

Vivre le symbole du Miroir c’est [perce-voir] l’unité du monde qui nous entoure et que nous traversons pour mieux y renaître. [Perce-voir] c’est quitté la persistance rétinienne laissée par le feu des ombres de la caverne qui nous enferme à l’intérieur de ce [vert] que l’on voulait [di-amant]; c’est accepter d’Être sans [ça-voir]; c’est accueillir [l’évide-danse]; c’est vivre le sable en [ça-bleu] dans lequel volent les alouettes d’un miroir oublié par la [pleine].

“Prends place, fais Silence et vis l’instant!” me murmure encore mon nautonier depuis [l’Or-Riant] [éther-né-Elle]…

La complainte du Miroir – 5/5 – aquarelle sur papier ©Stefan von Nemau

Article de septembre 2024 publié sur www.450.fm dans la rubrique Miroir de spiritualité

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« La vitre et le miroir » de Franck Fouqueray

“Miroirs dites-moi qui je suis” de Solange Sudarskis