A l’ancre noire je me suis endeuillé

J’ai laissé ma raison appareiller de Cythère,
Laissant Aphrodite dans l’écume des flots,
Effacées chaque goutte par les vagues éphémères.
Son visage, sa main, la douceur de son dos,
S’enfoncent au panthéon des sels d’argent solarisé.

J’ai laissé ma raison appareiller de Cythère,
Laissant Aphrodite dans l’écume des flots,
Effacées chaque goutte par les vagues éphémères.
Son visage, sa main, la douceur de son dos,
S’enfoncent au panthéon des sels d’argent solarisés.


Il ne peut en amour y avoir de raison,
Juste parfois une mortelle oraison.
A qui n’a pas brûlé la douleur insupporte,
Qui a trop irradié seul Chronos l’emporte.


Je n’ai pas choisi les rencontre orphiques,
Qui semblaient vu de loin des odes magiques.
Je ne peux me résoudre encore à plonger,
Dans les eaux abyssales du fleuve Léthée.


Tu n’as pas franchi le Styx avec moi bel amour,
Peut être, sur une rive, nous croiserons nous un jour.
Je me suis engagé en saignant mon écrit,
Je redeviens vampire au pays des zombies.


De mon âme immortelle je vais donc briller,
Aux délices de leurs sucs je vais me rassasier.
Leur montrer le chemin de l’errance éternelle,
Celle qui prend fin dans la nacre charnelle,
D’un désir violent ouvert aux troublants,
Comme l’absente absinthe des poètes conquérants,
Que je refuse de boire contre vents et marées.


Je me veux être Amant, et non chien errant.
Je n’ai pu être roi, c’est aussi bien ainsi,
Je range mon sceptre dans le coffre de l’oubli,
Et écrire pour que cesse cet écho déchiré,
Celui que ton silence, en moi, fait brûler.

Stefan von Nemau